D’Istanbul à la Cappadoce // Turquie

D’Istanbul à la Cappadoce // Turquie

Ça y est, nous sommes en Asie, nous venons de traverser le Bosphore !! Et de cette région entre Istanbul et la Cappadoce, qui ne figure même pas dans notre guide, nous garderons d’excellents souvenirs  de belles rencontres et de paysages incroyables… !

Du 27 au 30 mai 2018

 

TRAVERSÉE DU BOSPHORE VERS L’ASIE

C’est sous un ciel très chargé, que nous franchissons les ponts du Bosphore vers l’Asie. Nous ne verrons qu’un microscopique bout de ce continent (tout comme notre petite boucle marocaine sur le grand continent Africain), mais techniquement il s’agit tout de même du troisième continent où nous roulons notre bosse !

Nous sortons d’Istanbul par une impressionnante 2×4 voies bordées de gratte-ciel et de mosquées.  Le trafic est dense, mais ça roule ! L’opposé de la région parisienne…

Sur la route vers ANKARA, nous tentons de nous arrêter dans un magasin de sport pour trouver de nouvelles chaussures de rando pour nos filles qui ont grandi depuis notre départ en voyage, mais impossible de se garer. Courage fuyons, les grandes surfaces bondées ne sont plus faites pour nous !

Nous pique-niquons entre deux villes, sur le front de mer à l’Est de GEBZE, près de DILOVASI. Finalement nous avons eu de la chance avec la météo à ISTANBUL, car ici il y a eu tellement d’inondations sur le front de mer, qu’une pelleteuse est en train de dégager la boue sous un pont pour qu’on puisse y accéder ! Comme nous avons notre cuisine et notre salle à manger (qui fait terrasse quand on ouvre les portes arrière) avec nous, nous pouvons cuisiner sur le front de mer pendant que les restaurants s’affairent à dégager la boue dans leurs établissements et trient leurs affaires trempées – triste spectacle !

 

Un café insolite…

Nous décidons d’aller prendre quand même un café dans le bistrot qui nous semblait le moins inondé. Nous expliquons en anglais que nous voulons 2 cafés turcs … Le patron ouvre grands les yeux et affiche un large sourire… il ne parle visiblement pas un mot d’anglais ! Nous pensions à tort que « turkish coffee » serait compris partout sans problème – mais visiblement non ! Après quelques mots maladroitement échangés, le patron attrape son téléphone et appelle un ami, puis nous le passe pour qu’on explique en anglais quelle variante de café nous voulons : turc, expresso, avec ou sans sucre, lait, etc., parce qu’on ne rigole pas avec le café ici ! Nous en déduisons que peu de touristes passent par ici… Mais au final nous dégustons un vrai café turc, vraiment très bon. Il faut le boire doucement, ne pas se presser, bien laisser le marc descendre au fond de la tasse et ne pas trop secouer lorsqu’on le porte à la bouche. Plus qu’une boisson, un état d’esprit !

Il nous reste ensuite beaucoup de route en rase campagne jusqu’à NALLIHAN. Nous avons repéré cet endroit pour bivouaquer, mais n’avons aucune info sur le site. Nous roulons sous des trombes d’eau, un ciel noir, puis un violent mais magnifique orage qui s’abat sur nous, avec des arc-en-ciel en même temps que des éclairs dans le ciel et des torrents de boue rouges dans les champs !

 

LES MONTAGNES DU NALLIHAN…
NOUS ENTRONS DANS UN VÉRITABLE TABLEAU DE MAITRE !

Avant NALLIHAN, nous avions d’abord traversé des forêts denses parsemées de grands cèdres, puis des plantations de cerisiers et noisetiers, mais à la sortie des gorges, un spectacle minéral s’offre à nous ! La montagne du Nallihan, sur fond de ciel orageux, nous dévoile ses dégradés de couleurs blanche, orangée, ocre, rouge, violette – magnifique ! Nico avait repéré cet endroit sur Google Earth et c’est encore bien plus beau que ce que nous avions espéré. Une lumière fantastique souligne le rouge des montagnes et la silhouette des crêtes après l’orage. Et au bout de notre piste, la cerise sur le gâteau : des cigognes partout, perchées sur les crêtes ! Magique !

Le long de notre piste, l’endroit est trop beau et l’idée de se réveiller demain matin avec cette jolie vue ne nous déplait pas…Nous dormirons donc ici, face aux montagnes et en compagnie des claquements de becs des cigognes !

Tiens, pas d’eau chaude ce soir ! Nous avions pourtant bien enclenché l’interrupteur pour que ça chauffe pendant que nous roulions. C’est notre première panne depuis près d’un an de voyage, mais comme nous avons fait l’ensemble de l’installation, nous la détectons vite : il s’agit d’une cosse qui s’est desserrée sur un fil électrique rigide. Un petit coup de pince et c’est réparé… mais pour ce soir se sera quand même douche froide !

 

Au réveil nous explorons un peu plus en détail où nous sommes !

Les montagnes multicolores du Nallihan sont un accident géologique au beau milieu de champs plutôt verdoyants. A leur pied s’étend une grande zone humide, sanctuaire de milliers d’oiseaux de toutes sortes. Les sommets arides sont sculptés par l’érosion, laissant apparaitre des strates aux couleurs chaudes. Un endroit singulier, comme nous les aimons, complètement en dehors des circuits touristiques. Nous resterons une nuit de plus dans le coin afin de pouvoir en profiter pleinement !

 

L’OBSERVATOIRE DES OISEAUX DU « NALLIHAN BIRD PARADISE »

Après les cours pour nos minettes, nous nous arrêtons à un observatoire à oiseaux. Quelques photos, oiseaux empaillés et posters pour tout expliquer, mais surtout des observatoires nous permettent d’observer des cormorans, hérons, canards, cigognes, etc. Certains arbres sont totalement recouverts de cormorans ! Le « Paradis des Oiseaux » ! Et tout ça juste pour nous et le personnel sympathique du centre – étonnant !

 

BIVOUAC EN PLEINE CAMPAGNE, AU BOUT D’UNE PISTE

Comme d’habitude, nous empruntons une piste un peu perdue (celle qui mène vers ATCA), pour trouver un endroit pour pique-niquer, voire pour dormir. Nous nous arrêtons à un endroit un peu dégagé en bord de piste. Après notre déjeuner, un « taxi » s’arrête juste à côté de nous. Le chauffeur sort de sa vieille R12 et nous explique en allemand qu’il dépose le berger qui vit juste en dessous près du ruisseau et qui possède mille brebis. Il nous conseille de ne pas trop nous éloigner des axes principaux, mais en fait il n’y a pas vraiment de raison, c’est « juste au cas où » !

« – Peux-t-on rester là pour la nuit ?

– Pas de problème, une nuit, deux semaines, trois semaines, vous êtes les bienvenus ! « ,

nous explique-t-il pendant que le vieux berger arbore un sourire jusqu’aux oreilles !

L’après-midi passe vite à bricoler et à refixer le câble du boiler qui avait sauté.  Ça y est, nous décidons officiellement que nous sommes en été et rangeons les habits chauds au fond des coffres !

Après un nouvel orage, nous apercevons non loin 3 énormes chiens avec des colliers anti-loups faits maison avec des pointes de tôle épaisse. On va faire attention cette nuit !

 

CHOUETTE RENCONTRE DANS UNE BERGERIE AUX 1000 BREBIS !

Drôle de réveil ce matin, à 6h15, à cause des énormes chiens qui cognent contre le camion en jouant ! En ouvrant les portes, nous voyons qu’ils sont 7 tout autour du camion, pendant que des centaines de brebis montent vers les pâturages et le sel éparpillé par 2 jeunes bergers !

Surprise, de magnifiques dessins et collages pour la fête des mères, offerts au petit-déj’ !! Je suis gâtée ! Le « vrai » jour était dimanche dernier, mais quelle importance ?!

Au moment de partir, nous voyons monter, péniblement, à tout petits pas, une mamie avec son fichu, grand sourire, une boite dans les mains ! La bergère monte nous voir et nous offre 7 beaux œufs dans sa boite. Elle s’assoit à l’entrée du camion pour se reposer. Elle prend les filles sur ses genoux et discute, discute, sans faire de mimes, en turc, comme si nous avions une chance de la comprendre. Nico s’arme d’une application de traduction et à force de mimes, nous comprenons qu’il y a bien des loups dans les parages, d’où les colliers des chiens, et que pendant que les brebis se rendent dans les pâturages, les agneaux restent à la bergerie. Nous partageons ainsi un moment, puis elle nous fait comprendre qu’elle voudrait bien montrer sa bergerie aux filles !

Après un thé et des dattes que nous lui offrons, nous descendons donc à la bergerie. Notre mamie tient la main de Kika sur le chemin.

Elle nous propose des chaussures en plastique pour visiter les pieds dans la boue. Je porte Mila qui a les pieds trop petits. Le fils, un grand gaillard moustachu et souriant, nous fait visiter les différents enclos. Quand on ne bouge pas, les mignons petits agneaux osent s’approcher, alors vous imaginez la joie des filles ! Dans une mini-étable se trouvent quelques grandes vaches. Un veau mâchouille la robe de Kika, mais surtout, une vache aurait lâché une énorme bouse sur mon épaule si Annika ne m’avait pas prévenue à temps ! Cela nous a tous bien fait rire, visiteurs et visités ! Annika aime bien raconter cet épisode, elle se souviendra de ce moment !

Deux vautours et un vautour égyptien survolent la ferme et les fermiers expliquent qu’ils s’emparent parfois des agneaux ! Nous retournons à la petite maison juste au dessus où la mamie se repose, assise sur un banc recouvert de couvertures. Son mari nous rejoint et offre des cerises aux filles. Dommage, ici le réseau ne passe pas pour pouvoir traduire quelques mots… Puis nous remontons vers Vanou après ce moment de partage complétement insolite, comme nous les aimons !

 

Youhouuu, « zigzague » dans la boue !

C’est le moment de quitter notre bivouac par la piste détrempée car il a plu cette nuit. La terre glisse et colle aux pneus, si bien que nous devons faire demi tour juste avant de rejoindre la piste principale … Ca monte, Vanou chasse à gauche, puis à droite, mais ça passe ! Niko parvient à  rejoindre une autre piste où nous avions vu passer un taxi « brousse ».

Puis nous arrivons dans une grande descente, elle aussi bien boueuse. De chaque côté, des champs fraîchement labourés, donc il nous est interdit de glisser dedans, car nous ne pourrons plus nous en extirper. Les filles et moi descendons à pied, pendant que Niko dégage la boue accumulée sur les roues à la pelle pour réduire le risque de glissade dans la descente. C’est parti, Vanou part en crabe dans un dévers, glisse, contre-braque, ricoche, mais garde le cap ! Une dernière accélération pour passer la flaque de boue – ouf, Papa a rejoint la route !

 

RENCONTRE AU MILIEU DE NULLE PART

Après un pique-nique à l’observatoire et encore de belles photos d’oiseaux, nous reprenons la route vers BEYPAZARI. Nous doublons un couple de cyclotouristes, alors nous nous arrêtons pour les saluer, car cela nous rappelle notre jeunesse (hihi). Esther, Australienne, et David, Américain, vivant à Londres, ont débuté depuis une semaine un périple d’un an qui les mènera jusqu’en Asie !! Ils sont bien équipés avec leurs vélos à dérailleur interne, leurs sacoches, etc. ! Leur blog : www.everythingaheadofyou.com !

Un couple sympathique et encore une jolie rencontre ! Nous sommes toujours ravis de partager quelques sourires, quelques rêves en commun et quelques expériences de voyage. Peut-être nous reverrons-nous en Cappadoce où nous passerons quelques jours ?

 

NOUVEAU DÉLUGE !

Sur la route vers la capitale ANKARA nous essuyons la pire pluie du voyage, et comme l’eau fait d’énormes flaques sur la route, elle rentre par l’aération basse lorsqu’on roule dedans ! Nous savions dès le début qu’il nous faudrait fabriquer un déflecteur derrière la roue avant droite en cas de grosse pluie. C’est le moment où on regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt !  Nous avons tout ce qu’il faut pour fabriquer le déflecteur prévu – cette fois, nous l’installerons !

Nous traversons un village complètement inondé et la température de 35°C ce matin a chuté à 12°C !

 

LE LAC DE SEL ROSE DE TUZ GÖLÜ ET LES STEPPES TURQUES

Au nord du lac de sel, nous empruntons une petite route qui nous mène sur sa rive Ouest et qui se transforme progressivement en piste à travers des steppes. Vers 20 heures, nous nous arrêtons dans une sorte de pré en bord de piste. Un chouette bivouac encore très différent de ceux que nous avons pu faire jusqu’à présent ! Un peu plus loin, un site ancien, assez étrange, semble regrouper quelques tombes avec de très grandes pierres dressées vers le ciel.

Le lendemain, ce sont les moutons qui nous réveillent et il ne fait toujours pas beau…

Partie explorer, Mila s’écrie :

« Papa, on a trouvé un truc de tortue où y’a pas de tortue dedans ! »

Nous comprenons vite qu’il s’agit d’une carapace de tortue terrestre ! Un peu plus loin, un « cowboy » à cheval et son petit chien mènent un troupeau de vaches à leur pâturage.

En début d’après-midi, nous reprenons la piste en direction de SEREFLIKOÇHLAR en passant par une longue digue toute cabossée qui traverse le lac de sel. Nous nous arrêtons pour marcher sur le sel rose ! Quelles drôles de nuances de couleurs avec en plus ce ciel très orageux ! C’est beau !

De l’autre côté de la digue, une usine de sel, avec des ouvriers et conducteurs de d’engins qui s’activent. Nous avons rejoint la civilisation !

Nous quittons le lac rose vers AKSARAY, que nous atteignons sous le nouveau déluge, puis vers NEVŞEHIR. Un miracle se produit dans cette ville : nous parvenons à trouver une puce téléphonique pour avoir internet, grâce à un vendeur parlant anglais, région touristique oblige. Je ne m’étends pas sur le sujet des puces téléphoniques en Turquie (qui m’a coûté quelques nerfs sur place) mais il doit y avoir un drôle de trafic là dessous ! Bonne nouvelle, les frais de roaming ont été supprimés pour les touristes européens depuis, donc ça doit être beaucoup plus simple maintenant !

Quelques bouchons à NEVŞEHIR (!), puis nous arrivons en CAPPADOCE !!!

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