La métamorphose d’Essaouira // Maroc

La ville d’Essaouira ne ressemble plus à ce que j’avais vu (il y a 22 ans…) et promis aux filles (les ateliers des artisans ont disparu), mais elle est agréable et notre bivouac était top !

Du 19 au 22 février 2018

BIVOUACS AU SUD D’ESSAOUIRA

Premier essai

En arrivant par la route côtiere depuis Agadir, nous trouvons un bivouac parfait près d’une falaise entre deux plages. Niko et les filles partent à la plage, jouent dans les dunes et trouvent même une tortue !


À 19h30, pendant le dîner, deux hommes viennent nous dire que nous ne pouvons pas rester, que c’est interdit, qu’il faut les numéros de passeports, parce qu’en fait il y a des voleurs. Ça sent le pipeau à plein nez, mais nous ne prenons pas le risque et terminons rapidement de manger pour repartir à la recherche d’un autre endroit pour la nuit… pas cool !

Nouveau bivouac près de SIDI KAOUKI
Bivouac sauvage
Encore un bivouac sauvage comme nous les aimons !

De nuit, nous ne cherchons pas longtemps et nous nous installons un peu plus loin, derrière SIDI KAOUKI, sur un emplacement similaire à celui que nous avions quitté, en bord de mer. Nous ne découvrons les lieux sympathiques qu’au petit matin. Pas de doute, ici nous ne dérangeons personne, puisqu’un homme vient même nous vendre du pain en âne pour le petit-déjeuner ! En tout, nous passerons 3 nuits dans le coin, pour visiter Essaouira et passer une journée tranquille, avant une longue étape.

Un dîner mémorable : dorade grillée à l’huile d’argan !

Lors de notre jour de repos, un pêcheur passe en âne et nous propose de revenir nous vendre du poisson à son retour. Avec plaisir ! Nous lui prendrons de petites dorades (même s’il essaye de nous faire choisir des loups ou des mulets). Puis il nous conseille de manger les poissons juste grillés, avec citron, sel et un filet d’huile d’argan.

Alors le soir, avant le coucher du soleil, on grille les dorades sur un petit feu et on les déguste selon ses conseils, avec juste de la coriandre fraîche en plus. Excellentissime, ce repas est l’un des meilleurs de tout le voyage ! Et ce n’est pas peu dire, car il faut avouer que nous nous mitonnons de très bons petits plats presque tous les jours depuis le début du voyage !

Le lendemain matin, le pêcheur repasse par là avec son âne. Il s’arrête en voyant les filles qui jouent dans l’herbe, fouille dans son sac, descend de sa monture et leur tend 2 beaux œufs frais  en cadeau, avant de repartir en nous faisant grand salut et un grand sourire, comme nous en avons tellement vus dans ce pays !…

ESSAOUIRA, 22 ANS APRÈS

Ville d'Essaouira au Maroc
Ville d’Essaouira au Maroc
Très (presque trop) clean !

Dire qu’Essaouira s’est métamorphosée depuis ma dernière visite, il y a 22 ans, est un euphémisme ! Entourées de remparts, ses ruelles pavées abritent une boutique à côté de l’autre, des cafés, hôtels et restaurants. Toute la vie tourne autour du tourisme et même les souks sont « clean ». Les travaux sont d’ailleurs en cours, comme à la Sqala au Bastion nord.

Quel choc, quand j’ai vu la place où nous mangions un morceau dans un boui-boui, à l’ombre d’un grand arbre : ce dernier a disparu et la place est entièrement entourée de grands restaurants. Les chanteurs gnaouas ont été remplacés par des touristes qui chantent et jouent de la guitare pour financer leur trip.

La seule chose qui n’a pas changé, c’est le vent. Ce vent qui autrefois soulevait des nuages de poussière, qui nous faisait avancer les yeux plissés. Cela explique pourquoi les ruelles ont été dallées…

Marqueterie en bois de thuya

Marqueterie en bois de thuya à Essaouira

Ce qui me manque surtout, ce sont les dizaines d’ateliers de marqueterie en bois de thuya : des ateliers minuscules et sombres, avec de la sciure partout, et des feux de bois, qui embaumaient toute la ville d’une odeur entêtante de thuya ! En nous renseignant, nous trouvons la Coopérative artisanale des marqueteurs. Un artisan nous explique que les quelques ateliers ont déménagé en dehors de la ville pour laisser place aux boutiques, et que les jeunes ne prennent pas la relève, puisque les marges des commerçants sont bien meilleures que celles des marqueteurs. Il nous parle d’un homme revenu à Essaouira pour montrer les ateliers à ses enfants et qui a eu l’impression de leur avoir menti. Cela aurait pu être moi !

L’artisan nous montre les incrustations en citronnier, nacre et métal dans le bois de thuya, un grand savoir-faire et de très beaux objets ! Nous achèterons quelques souvenirs dans cette coopérative pour que nos sous reviennent directement aux marqueteurs… Kika est aux anges avec sa boîte magique en bois qui ne s’ouvre qu’après de multiples manipulations et déboitages  dans un ordre bien précis!

Resto El baraka – chez Youssef

Tagine maroc

Merci à notre guide papier, car sans lui, nous ne nous serions pas arrêtés ici. Au rez-de-chaussée, Youssef mitonne de bons tajines dans une cuisine à peine plus grande que celle de notre camion. Au premier étage, on peut s’installer dans des fauteuils, mais nous choisissons la micro-terrasse du « deuxième » avec ses 2 micro-tables.
On commande ce qui est déjà prêt, un tajine de poulet au citron, un tajine de bœuf et un tajine de raie. Quel régal ! Une cuisine simple, traditionnelle, comme on les aime, et faite à base de bons produits frais. Une bonne adresse…

Le port d’Essaouira, son marché et la Sqala

Après avoir repris des forces, on visite le port et son marché folklo. Les filles veulent voir toutes les espèces de poissons et fruits de mer de tous les étals : raies, sardines, congres, murènes, baudroies, coquillages, calamars, oursins, skills… Un véritable bestiaire marin nous est présenté là. Quelques visiteurs dégustent des poissons grillés entre les bateaux en réparation et ça sent bon la vie, un délicieux mélange de sardine grillée, d’anti-fooling et de guano de goélands ! On aime !
On grimpe ensuite sur la Squala du port, d’où l’on admire la vue sur la ville, le port et les îles Purpuraires. Les filles jouent aux pirates, escaladent les canons et se cachent dans les recoins…

Nostalgie

En longeant la plage bien aménagée de petits parasols en paille, c’est avec un peu de nostalgie que je quitte Essaouira, qui a aujourd’hui « moins d’odeurs et de saveurs » que dans mon souvenir… Mais plus tard pendant notre voyage, nous rencontrerons un marocain qui est au contraire fier de la métamorphose de la ville, qui peut si bien accueillir ses visiteurs et a une activité culturelle riche avec de nombreux festivals !

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