La vallée et les gorges du Todra // Maroc

Si les étroites gorges du Todra, sous leurs falaises de 300 mètres, sont impressionnantes et un haut lieu du tourisme local, nous avons adoré aussi la belle vallée jusqu’à Tamtattouchte ! Quelques jours après le désert, nous voici dans la neige – c’est ça le Maroc !

ARRIVÉE SUR TINEGHIR

Mardi 30 janvier 2018, sur la route vers les gorges, nous nous arrêtons à un belvédère pour admirer la vue magnifique sur la palmeraie de TINEGHIR devant les montagnes blanches ! Il a beaucoup neigé ces dernières heures.

La route sera-t-elle ouverte jusqu’aux gorges avec toute cette neige ?
Suspense…

Verdict : nous pouvons rouler jusqu’à l’entrée au sud des gorges seulement, car la neige est tombée en abondance ! Alors nous nous garons sur place, sur un petit parking en bord d’oued, à la sortie des gorges, en attendant l’ouverture de la route prévue demain. Nous passerons la nuit ici.

DÉCOUVERTE DES ÉTROITES GORGES

En profitant d’une éclaircie, nous découvrons les gorges à pied. La petite route et l’oued passent entre deux falaises rouges de 300 mètres de haut – impressionnant ! De l’eau sort d’une source au bord de l’oued et nous apercevons quelques poissons, un héron…
Le vent s’engouffre dans les gorges, accélère, et nous fait grelotter (4°C, mais bien moins en ressenti). Les échoppes des vendeurs sont toutes fermées, sans exception, ce qui doit être bien rare.
Un jeune marocain descend de la montagne avec sa voiture pleine de neige et s’amuse beaucoup à faire un bonhomme de neige sur son capot, puis le dépose sur un muret. Il fera la joie des quelques visiteurs !

Journée sous la pluie

Le lendemain, mercredi 31 janvier 2018, nous restons sur place, toujours sous la pluie, quasiment sans sortir du fourgon. Quel luxe de pouvoir attendre qu’il fasse beau pour voir le site sous son meilleur jour !

LA VALLÉE JUSQU’À TAMTATTOUCHTE, SOUS LA NEIGE

Jeudi 1er février 2018, le soleil est de retour comme prévu (température de -1°C, mais cela va se réchauffer) ! Nous découvrons les belles gorges sous le soleil. Puis nous grimpons vers le village de TAMTATTOUCHTE par la vallée, plus large et splendide.

Un arrêt s’impose à hauteur de l’auberge « Le Festival » pour grimper sur les hauteurs et faire des bonhommes de neige ! La neige souligne tous les reliefs et les strates des falaises en s’accrochant à la roche.

Plus nous suivons la route et grimpons en altitude, plus la couche de neige est épaisse. Les filles comparent les montagnes à de gros gâteaux saupoudrés de sucre glace (elles doivent avoir faim…) ! La route a été déblayée et la neige s’entasse sur les bas-côtés et rend la route encore plus étroite qu’à la normale. C’est beau, très beau, et nous multiplions les arrêts pour admirer le décor.

À TAMTATTOUCHTE, l’ambiance est joyeuse, les enfants étant en vacances et la neige perturbant la vie habituelle ! Nous prenons deux bergers en stop et la moitié du village nous remercie à l’arrivée.

Certains habitants s’affairent à dégager la neige de leur toit sur la route, elle-même à peine dégagée, alors la circulation devient un peu folklo… Nous trouvons tout de même du pain puis nous décidons de redescendre car la route devient impraticable après le village.

Nous aurions bien pique-niqué dans la neige, mais impossible de se garer le long de la route enneigée, alors nous retournons là où nous avons fait des bonhommes de neige ce matin. La neige a presque fondu depuis ce matin, il nous faut grimper un peu plus haut pour manger les pieds dans la neige !

BIVOUAC DANS LA VALLÉE

Ayant croisé une voiture au pare-brise explosé (!), nous recherchons un bivouac sûr, sans risque de chute de pierres, car les falaises sont fragilisées par la neige ! Nous trouvons une petite piste au bord de l’oued entre les magnifiques falaises. Parfait ! Nous sommes encore seuls au monde, dans un paysage à couper le souffle !

La nuit, la vallée est éclairée par la lune et dès le matin, le soleil la réchauffe et fait fondre la neige à vue d’œil.

Pendant les cours d’Annika, nous nous retrouvons complètement encerclés par un troupeau de biquettes. Le berger nous explique qu’il amène ses animaux de Tamtattouchte jusqu’aux gorges, puis qu’il remonte. Sacrée varape pour le troupeau !

Les filles s’amusent bien aux indiennes dans ce décor de montagne et le long du mince filet d’eau de l’oued. Papa fabrique une hache préhistorique en pierre et bois pour Mimi. Nous faisons aussi une petite lessive.

LE SOUK DE TINEGHIR

Vendredi 2 février, nous nous rendons au souk de Tineghir pour faire quelques emplettes, mais nous nous arrêtons en chemin à tous les splendides points de vue sur la grande palmeraie, les villages et les ksours de toute beauté sous le soleil.

Sur la pace de Tineghir, par un habile subterfuge, un habitant réussit à nous « accrocher » pour nous faire le guide ! Il nous entraînera dans un atelier de tissage.

Cela fait plus d’un mois que nous sommes dans le pays, et nous sommes pourtant rodés à un certain nombre d’astuces ! Nous nous retrouvons malgré tout coincés, avec 42 tapis (Annika les a comptés) déballés entre nous et la sortie, mais nous réussissons à quitter les lieux sans ouvrir le porte-monnaie, ouf ! Tout le monde reste toujours très gentil et agréable et nous avons profité d’un bon thé et bien discuté avec les habitants, mais dans ce genre de « piège », le souci est que si l’on n’y prend pas garde, on peut facilement y rester des heures voire des journées !

Du coup, il est bien plus tard quand nous revenons pour faire enfin nos petites courses dans le souk. Celui-ci est très animé pour un vendredi après-midi (jour de la prière), avec une bonne ambiance. Nous trouverons plein de bonnes choses, fruits et légumes, olives et fraises, et même un peu de viande (que les filles regardent toujours de travers car elles n’aiment pas voir les bêtes décharnées qui pendent devant chaque petit boucher)…

En revenant, nous croisons une voiture qui a chargé un bon mètre cube de neige sur sa galerie pour la ramener à sa famille !

Quant à nous, nous retournons à notre précédant bivouac, dans la vallée pour une nouvelle nuit, car nous y étions très bien.

Après une nouvelle nuit entre les falaises, nous quittons la belle vallée et les gorges du TODRA pour celles du DADÈS !…