Le Nord du Maroc et le Rif // Maroc

Chefchaouen, le parc national de Talassemtane, Tétouan – nous avons pu profiter de la belle région du Rif et du Nord marocain malgré la tempête ! Par contre, cela a été compliqué de reprendre le ferry pour l’Espagne…

Du 25 février au 3 mars 2018

Route de Fès à Chefchaouen

Qu’allons nous visiter dans le Rif ? Finalement, nous n’irons pas jusqu’à Al-Hoceima, à l’est, puisque la météo n’est pas au beau fixe, mais nous aimerions découvrir TETOUAN et CHEFCHAOUEN.
En quittant Fès vers le nord, nous passons par une très belle route à travers les collines cultivées, les champs verts et les fleurs oranges et jaunes. C’est le printemps ! C’est super de sortir de la grande ville et de se retrouver aussitôt en pleine campagne.

Nous espérons trouver un bivouac près du lac EL WAHDA, et pour cela, nous empruntons une route qui se révèle être complètement défoncée et peu fréquentée par les touristes. En chemin, j’essaie d’acheter du pain (pas au bon moment, puisque à la sortie de l’école, tous les enfants se ruent sur les bonbons), sans succès ! Ambiance bizarre au marché aussi. On dirait que nous sommes dans un autre pays…

Pendant le déjeuner, la tempête annoncée arrive sur nous en 5 minutes avec un vent à décorner les bœufs ! Nous arrivons enfin au lac, et pas moyen de trouver un endroit sympa. Aaarggh, toute cette route défoncée pour rien !

Alors c’est parti pour OUEZZANE, et nous trouvons un endroit où dormir 20km à l’est de la ville, au bord d’une piste dans la forêt.

Niko encourage les filles
« Croisez les doigts pour que la météo s’arrange ! ».
.. et la pluie tombe de plus belle !

Cela n’empêche pas Mila d’être complètement délurée ce soir et de se bidonner sans arrêt…

À partir de OUEZZANE, nous retrouvons un accueil plus chaleureux. Le Rif nous fait un peu penser à la Corse avec son climat, sa végétation, ses montagnes et sa population si fière…

Coup de cœur pour CHEFCHAOUEN

Nous avons adoré cette ville tout en camaïeux de bleus, une cité qui était interdite aux non-musulmans il n’y a pas si longtemps. Les teintes des maisons sont plus ou moins pigmentées ou délavées, et les couches de peinture sont si nombreuses, que les arêtes des bâtiments sont complètement arrondies. Tout ça dans une ambiance de médina comme nous aimons, c’est vraiment très beau !

Nous flânons au hasard des ruelles bleues et pentues toutes plus jolies les unes que les autres. Puis nous traversons vers l’Est de la ville pour sortir par la porte BAB ONSAR, où un monsieur montre son émeu et ses paons pour des photos.

Incroyable : LA PLUIE CESSE DE TOMBER et le soleil fait son apparition ! Nous décidons alors d’emprunter le sentier qui mène jusqu’à la petite mosquée espagnole de Jamma Bouzafar pour admirer une jolie vue sur la Médina !

Retour vers la médina de Chefchaouen où nous nous posons sur la petite place Uta-el-Hamman. Les filles ont adoré siroter un thé à la menthe en terrasse, sur cette place agréable et très animée…

Niko marche souvent un peu à l’écart, pour faire des photos des jolies ruelles. L’occasion pour des jeunes hommes de lui proposer du kif tous les 3 pas (sans que je ne m’aperçoive de rien), ce n’est donc pas une légende ! Mais nous ne repartirons qu’avec un excellent fromage de chèvre frais moulé dans des feuilles de palmier tressé et des olives… chacun son kif !

Vers la côte en passant par le parc national de Talassemtane

Bivouac « aux fleurs »

Nous reprenons la route en fin d’après-midi, puis la piste P4105 vers TETOUAN et le lac de barrage Oued Laou. Difficile de trouver un endroit où dormir à l’écart de la route… Alors on emprunte une piste qui descend très raide, traverse l’oued, et remonte vers le minuscule village de IHLALE AL OUED. Il fait déjà nuit, nous continuons la piste (dont le pourcentage n’a de cesse d’augmenter)… jusqu’à ce qu’elle s’arrête net au milieu de nulle part !  Et bien soit, ça tombe bien, car nous aimons dormir au milieu de nulle part, alors nous resterons là !

Le lendemain, on se réveille au milieu des fleurs, des collines cultivées et des montagnes verdoyantes, avec vue sur le lac ! C’est très bucolique ! On ne s’éternise pas trop, pour s’assurer de pouvoir remonter la piste raide avant une éventuelle pluie…

Le paysage se fait de plus en plus vert et humide, avec des rivières débordantes d’eau, des cascades, des sommets recouverts de forêt qui produisent de la brume. Il y a aussi de grands champs vert tendre avec quelques petites habitations aux toits 4 pans… Ce n’est plus seulement à la Corse que cela nous fait penser, mais aussi aux paysages des hauts de la Réunion !

Rando dans le parc national de TALASSEMTANE dans la vallée d’Akchour

Encore une improvisation totale, car il faut profiter du frêle rayon de soleil du moment ! On aurait eu tort de passer à côté, car rien que la route vers les GORGES D’AKCHOUR est superbe !

Au bout de la route, nous avons le choix entre 2 randos, vers les cascades ou le Pont de Dieu. Comme il fait trop frais pour se baigner, on choisit la deuxième option. Nous longeons tranquillement la rivière par un chemin avec des mini-paillotes (fermées en cette saison) pendant une demi-heure. Puis, sans prévenir, le sentier devient très étroit et grimpe sec à flanc de montagne. Un peu dur pour Mila avant le déjeuner, mais vraiment très beau sous le soleil ! Le vent souffle, alors nous crapahutons jusqu’au pont de Dieu pour nous abriter. Cette arche naturelle en roche rouge contraste avec les alentours. Magnifique !

Nous discutons un bon moment avec un sympathique monsieur d’Agadir venu avec ses fils pour la balade, puis nous pique-niquons avec vue sur le pont, au milieu du maquis méditerranéen (genêts, romarin, pins…).

A peine avons-nous croqué notre dernière bouchée qu’une grosse pluie nous tombe dessus ! À ce propos, savez-vous que c’est Mila qui fait la pluie et le beau temps dans le monde entier (avec quelques amis à elle) ? Oui, elle a fini par nous avouer qu’elle avait ce super pouvoir ! Quelle coquine ! Mais ne nous plaignons pas, nous avons profité du soleil à l’aller et nous n’oublions pas qu’au même moment, c’est la tempête de neige en Europe !

Nous ne savons toujours pas pourquoi nous n’avons pas dormi tranquillement sur le parking après la rando ! Toujours est-il que nous avons continué vers la côte…

Sur la côte Méditerranéenne du Maroc

Bivouac à OUED LAOU

Vers le nord, puis le long de la côte, nous n’avons pas trouvé de bivouac sympa (et surtout sans risque d’enlisement sur une piste par cette tempête), alors nous nous rabattons à contre-cœur sur le parking payant (4€ les 24h) du front de mer de OUED LAOU, une petite station balnéaire. L’avantage, c’est qu’on a pu goûter à toutes sortes de crêpes achetées dans une boutique à deux pas de là ! Et, finalement, ça nous change un peu des grands espaces désertiques !

Bivouac au lac SMIR près de M’DIQ

Le lendemain, vendredi, s’annonce la pire journée en termes de vent et de pluie. Heureusement nous trouvons un emplacement bien plus chouette, près du lac SMIR, au nord de TETOUAN. Sans les trombes d’eau tombées ces derniers jours, nous aurions pu arriver jusqu’à la rive, mais nous restons prudents. Nous nous installons près d’une forêt d’eucalyptus (mais pas directement dessous à cause du vent)…

Il faut rouler assez longtemps sur une piste à travers de beaux paysages pour atteindre cet endroit, du coup on reste sur place l’après-midi. C’est étonnant, on se croirait déjà en Espagne, avec les maisons différentes, plus européennes, et plus de tracteurs que d’ânes.

Ce qui devait arriver arriva : nous apprenons que les ferries pour l’Espagne ne circulent pas en ce moment en raison de la météo… Ça tombe bien, nous l’aurions bien pris demain ou après-demain ! Nous verrons bien, continuons notre route !

La médina blanche de TETOUAN

Samedi, il paraît qu’il y a à nouveau des ferries vers l’Espagne, mais que le vent va redevenir violent dans les prochains jours… Nous verrons bien, continuons notre route !

Avant de quitter le Maroc, nous visitons quand même la médina de TETOUAN, comme prévu, pour ne pas avoir l’impression d’avorter notre visite du nord du pays.

Les ruelles principales sont plus larges qu’à Fès et blanches, tandis que de nombreuses ruelles de traverse arborent d’autres couleurs, l’une rouge, l’autre violette, etc. Nous traversons des quartiers commerçants, puis d’artisans (bois, tanneries, …) et même des tanneries (il n’y en a que 5 dans le pays avec Meknes, Marrakech, Ouarzazate et Fès). Après cette chouette visite, malgré la pluie, on se réfugie dans Vanou pour manger à l’abri.

Une sortie du Maroc plus compliquée que l’entrée !

Le chaos total à TANGER MED

6 heures d’attente pour confirmer nos billets…
Nous avons des billets « open », donc nous devons nous rendre au guichet pour obtenir la confirmation que nous pouvons monter à bord. Le guichet n’ouvrant qu’à condition que le bateau précédent ait bien quitté le port et la compagnie ayant choisi de faire partir un maximum de voitures (et de faire patienter les camping-cars, dont certains attendent depuis 3 jours) pour désengorger le port, nous devons attendre pendant 6h (dont 3h de file pour moi) avant d’obtenir notre papier à 22h30 pour un bateau à 1h du matin !
Les filles sont contentes, papa a préparé des pâtes et elles ont regardé des documentaires sur l’ordi !

Mécanique des fluides

Nous ne savons pas encore que la « gentille galère » ne fait que commencer.

Il faut passer :
– le contrôle des passeports par la police
– le contrôle des papiers du véhicule par la douane (certains énormes bus avec remorque doivent aussi vider l’intégralité du chargement – des sacs et cartons partout !)
– le scanner (5 véhicules seulement à la fois)
Le problème, c’est que 7 files doivent se concentrer en une seule, que tout le monde est énervé, et que seules les 2 files extérieures avancent (mécanique des fluides oblige) pendant que nous sommes à l’arrêt total au milieu…
Nous passerons le scanner à 4h du matin. Là, il nous faut tous sortir du fourgon, et aussi les filles qui dorment, puisque l’intérêt de l’opération est de vérifier que nous ne transportons pas de clandestins. D’ailleurs, dans un (très) gros camping-car devant nous ont été découverts 3 clandestins cachés dans le coffre de la Smart, garée dans sa soute !

Enfin, nous roulons vers le quai en subissant doublements par la droite et queues de poisson de conducteurs qui ont visiblement peur de ne pas pouvoir quitter l’Afrique ! Si bien que le navire ferme ses cales juste devant nous !

Bivouac dans la file d’attente !

Il n’y a que 2 bus et 2 camping-cars devant nous. L’avantage, c’est que nous allons pouvoir DORMIR de 4h30 à 7h30 et embarquer sur le premier ferry demain !
Que nenni ! Il ne prend que des camions de livraison !
On nous guide vers un autre quai (les adeptes des doublements par la droite sont à cran) et … nous finissons, enfin, par monter à bord, youpiii !
Pendant la traversée, nous faisons la connaissance d’un couple de camping-caristes sympathiques de Cherbourg et le voyage passe très vite. Nous voici en Espagne !

Au revoir le Maroc, et à une prochaine fois !