Les étroites gorges du Ziz, entre berges fertiles, palmeraie verdoyante et Ksar en pisé… c’est là aussi que les filles ont vu tomber des flocons de neige pour la première fois de leur vie ! Et c’est dans la vallée du Ziz que nous rencontrons nos premiers dromadaires …
Les belles GORGES DU ZIZ… même sous la neige !!
Vent et lumière dans les gorges du Ziz
Samedi 6 janvier 2018, pendant que la tempête de neige sévit dans l’Atlas, nous retrouvons la nationale N13, qui nous mène en quelques kilomètres aux gorges du Ziz. Quel spectacle : des palmiers, des berges verdoyantes, un ciel bleu, des falaises ocres et des petits villages en pisé… on en prend plein les yeux ! Un vendeur profite d’un arrêt photo pour vendre des dromadaires tressés en feuilles de palmier à Niko. C’est que nous avons rejoint une route plus touristique.
Nous trouvons un endroit sympa pour pique-niquer, entre les gorges, perchés en surplomb de l’oued, mais au moment de sortir… nous avons failli nous envoler ! Pas de pluie ou de neige ici, mais un vent de folie s’engouffre dans les gorges, prend de la vitesse et devient si fort qu’il secoue le camion. Le déjeuner DANS le camion s’impose !
Un peu plus loin, nous rencontrons un conducteur de 4×4 qui attend un groupe de motards… coincés par la neige dans le Haut-Atlas ! Ils ont eu moins de chance que nous…
Bivouac au lac Al Hassan Addakhil
Nous continuons notre route le long de la N13, jusqu’au lac au nord d’Errachidia. Le terrain étant argileux près du lac, nous nous installons un peu plus haut pour ne pas rester coincés en cas de pluie… ou de neige !
Un habitant des environs vient discuter avec Niko, puis lui propose du miel. Il nous fait goûter du miel de cactus et … ça arrache vraiment ! Il est utilisé en médicament. Nous achetons un miel de fleurs de palmier, du mois 9, qui est doux et très parfumé !
Le lendemain matin, dimanche 7 janvier 2018, nous nous réveillons sous un ciel blanc et nuageux, ça aussi nous avions perdu l’habitude… Pendant les cours, Niko nous montre qu’il neige sur les sommets tout proches.
Excitation totale et interruption des cours pour cause de force majeure ! Et oui, nos petites ayant grandi sous les tropiques, elles ont déjà joué avec de la neige en France, mais ne l’ont jamais vue tomber !
Neige dans gorges du Ziz
Alors, ni une ni deux, nous rebroussons chemin vers les gorges du Ziz pour nous approcher de la neige. À chaque virage, la tension est palpable : verrons-nous la neige ?
Des flocons ! Niko ouvre sa fenêtre pour fixer sa caméra sur le rétro et les flocons s’engouffrent dans le camion et saupoudrent les doudous à la surprise des filles. Nous nous arrêtons un peu plus loin près des oliviers et les filles sautent et dansent de joie sous leurs premiers flocons ! Les passants doivent nous prendre pour des fous…
Au retour, nous découvrons qu’un conducteur a perdu le contrôle de sa voiture sur la route glissante. Pas de blessés, mais une voiture méconnaissable.
À midi, nous nous installons un peu plus loin en bordure de palmeraie. Les températures restent froides, mais le soleil revient très vite et nous réchauffe. Difficile de croire que nous venons de voir la neige !
Nous verrons aux informations que la tempête a été terrible de l’Espagne et du Portugal jusqu’au désert du Sahara où il a même neigé. On s’en sort bien mais nous avons bien fait de ne pas trainer dans le Haut Atlas !
Autour de MESKI
Bivouac près de la source bleue de MESKI
Après ERRACHIDIA, nous roulons vers le sud au milieu d’une immense plaine. Pour faire une pause, nous bifurquons un peu au hasard sur une piste à droite pour nous rapprocher du lit de l’oued Ziz (avant le village de MESKI). L’endroit est chouette, en surplomb de l’oued et de la palmeraie. Nous resterons ici pour la nuit ! Un passant nous indique que la piste mène à la source bleue (une sorte de piscine touristique que nous n’irons pas voir).
Surprise : 2 fennecs filent devant nous !! Youpiii ! Mais ils sont trop rapides et farouches pour notre appareil photo. Niko retournera à leur recherche avec Kika, mais ils sont malins. Ils n’en aperçoivent qu’un seul qui les observe, mais impossible de l’approcher.
Balade dans la palmeraie de MESKI
Le soleil est de retour ce matin, lundi 8 janvier 2018 ! Niko et les filles cherchent à revoir les fennecs, mais ils se cachent toujours…
A deux pas du bivouac, les rives de l’oued sont cultivées, sauf dans un coude où pousse une petite forêt de Tamaris. Nous partons nous y balader, et les filles s’éclatent à se faufiler sous les basses branches, et en ressortent avec des feuilles plein les cheveux.
Nous continuons vers la palmeraie où nous coupons quelques feuilles de palmiers pour faire des tentatives de tressage ! Pas mal pour un premier test !
La VALLÉE DU ZIZ, entre palmeraies et Ksours
Nous continuons vers la VALLÉE DU ZIZ au sud. Cela vaut vraiment le coup de quitter la nationale N10 et d’emprunter la « route touristique » (ainsi fléchée) en contrebas, qui passe par les ksours (les villages) et la palmeraie. Fraîche et ombragée, la palmeraie est cultivée et des lavandières s’activent dans l’oued. Chaque Ksour est différent, certains étant plus animés, avec des petits souks ambulants où les pickups et les « tuk-tuk » déversent leurs chargements de marchandises colorées. D’autres ksours ont des ruelles grouillantes d’enfants…
De retour sur la nationale, nous montons jusqu’à un belvédère pour admirer une vue plus globale de l’oued et de sa palmeraie – superbe !
Ce soir nous bivouaquerons avec les dromadaires !
Nous avions repéré de petites dunes de sable entre AOUFOUS et ERFOUD sur Google Earth et essayons de nous en approcher pour y bivouaquer. Mais la piste ne nous semble pas praticable, et nous risquons de nous ensabler..
C’est alors que nous apercevons un troupeau de dromadaires au loin ! Alors nous prenons la piste vers le domaine Moulay Ali Chérif pour nous approcher, dans une immense plaine désertique. Nous nous garons pour approcher les animaux, les filles sont surexcitées. Un tout jeune chamelier vient à notre rencontre. Il parle aussi peu le français que nous l’arabe ou le berbère, mais nous accueille avec un grand sourire et ses yeux clairs. À la grande joie des filles, nous sommes rapidement entourés d’une vingtaine de dromadaires ! Le chamelier nous en montre un qui est un peu moins farouche et les minettes sont ravies de le caresser !
À la tombée de la nuit, le jeune chamelier rassemble ses bêtes et ils s’éloignent doucement. Nous sommes bien ici, au milieu de la plaine, avec les couleurs du couchant sur les falaises au loin… restons ici pour la nuit !
Le lendemain, mardi 9 janvier 2018, Mila n’a pas la pêche dès le petit-déjeuner, c’est louche … Nous comprendrons pourquoi quand, en quittant le bivouac en début d’après-midi, nous devrons lui attraper la bassine en quadruple vitesse ! Tout d’un coup, elle a à nouveau la forme, surtout quand nous lui promettons un peu de Coca…
Jolie balade dans la palmeraie près d’AOUFOUS
Près d’AOUFOUS, Niko a repéré un petit chemin dans la palmeraie grâce à Google Earth. Nous allons y pénétrer pour y découvrir ce qui s’y passe.
Magnifique ! A l’ombre des palmiers, entre les carrés cultivés et fraichement plantés, l’eau coule à flots dans certaines tranchées d’irrigation. Pour chaque champ, un coup de bêche suffit à dévier le cours d’eau pour inonder les cultures. Un système simple et efficace ! De nombreux hommes transportent leur récolte à dos d’ânes qui trottent à vive allure sur les petits sentiers poussiéreux. Dans la palmeraie poussent des palmiers-dattiers bien sûr, mais aussi des oliviers et des roseaux qui servent pour les toits, les clôtures et les cultures. Dans les petits carrés irrigués, nous reconnaissons des pois, du blé, des carottes, des pommes de terre et aussi des aromates (persil, coriandre…). Une bien belle balade qui nous montre le quotidien des habitants de l’oued et l’importance de sa palmeraie !
Nous continuons la route à travers la palmeraie jusqu’à KSAR JDID, puis décidons de retourner au même bivouac qu’hier. Mais pas de dromadaires ce soir !
Le KSAR MAADID et les environs d’ERFOUD
Invitation pour le thé à KSAR MAADID
Mercredi 10 janvier 2018, à 3 kilomètres avant ERFOUD, nous visitons le KSAR MAADID, toujours habité et bien conservé. Son architecture était destinée à protéger le village contre les vents de sable et les pillards. On y accède par de larges portes avec de hauts plafonds en bois, puis seulement 3 ou 4 ruelles parallèles mènent à l’autre bout du village. Elles sont reliées par des ruelles transversales étroites et sombres qui passent sous les maisons. Il doit y faire bien frais en plein été !
Nous sommes invités par un habitant à boire le thé et à visiter sa maison. Nous découvrons alors une autre facette de la vie dans les ksours… sur les toits : chaque habitation en pisé, d’un ou plusieurs étages, dispose d’une ou plusieurs terrasses ensoleillées sur les toits. Elles servent entre autre à sécher le linge, bien sûr, mais on y élève aussi des chèvres et brebis, on y fait sécher les dattes, on y fait des petits feux, et c’est là aussi que les habitants installent leur four à pain traditionnel, dans un petit abri, etc. Les pièces à vivre, juste en dessous, n’ont pas de fenêtres, la lumière entre par des ouvertures percées sur la terrasse.
Nous feuilletons un album photo de notre hôte pendant qu’il nous prépare le thé. Les filles ouvrent de grands yeux devant les photos des multiples tenues de sa femme lors de leur mariage !
Point de vue sur ERFOUD depuis le BORJ
Après avoir traversé ERFOUD, ville animée avec des artères droites et des feux rouges (!), nous gravissons la piste qui monte sur la colline du BORJ. La grimpette est chaotique mais le fourgon passe, alors nous continuons… de toute façon, pas moyen de faire demi-tour, alors nous montons jusqu’à un endroit où nous pouvons nous garer. Superbe panorama sur la ville et sa palmeraie !
Après un pique-nique avec vue, nous continuons à pied jusqu’au sommet. Panorama à 360° sur le HAUT-ATLAS, l’ANTI-ATLAS, et même l’ERG CHEBBI ! C’est là-bas que nous irons demain, voir les dunes de sable du Sahara près de MERZOUGA !
Bivouac dans la palmeraie entre ERFOUD et RISSANI
Nous reprenons la route vers RISSANI et cherchons un bivouac dans la palmeraie de l’autre côté de l’oued. Tiens, un bus scolaire – je crois que nous sommes repérés par tous les enfants du village ! Alors nous suivons une piste parallèle à l’oued pour nous isoler un peu et trouvons un coin sympa entre les palmiers !
Deux sympathiques garçons qui voulaient des bonbons nous rejoignent et discutent longtemps avec Niko et les filles dans un mélange de français, anglais, arabe et aussi de mime ! Un des garçons monte même dans un palmier pour cueillir des dattes aux minettes. Ils nous expliquent que nous bivouaquons près du sentier emprunté par les villageois et leurs ânes, de retour de leurs champs de carottes.
L’un d’entre eux, un gentil monsieur au grand sourire et aux yeux clairs, aperçoit les filles qui jouent entre les palmiers et les interpelle pour leur proposer de monter sur son âne !! Les filles sont ravies ! L’homme, avant de repartir à dos d’âne, demande à Mimi si elle veut venir avec lui. Elle n’ose pas lui dire qu’elle préfère rester avec papa et maman…
Puis les petites indiennes s’amusent à faire une petite cabane entre les dattiers.
Au dîner nous leur faisons découvrir les œufs durs de caille à manger avec du sel et du cumin pour l’apéro ! Elles adorent !
Le lendemain matin, les ânes et leurs villageois repassent dans l’autre sens vers les champs. Quant à nous, nous prenons la route vers le désert !!!
vendredi 9 février Coucou les pt’tits loups. Alors ce soir je me suis réchauffée en lisant et regardant votre blog. Une belle chaleur marocaine pour me faire oublier la neige et le froid de chez nous. Toujours en pleine forme les filles ? et vous avez encore grandi, je crois ! Merci à papa et maman pour les belles photos et le beau reportage. Digne de paraître dans « Reportage ». Je me réjouis de bientôt voir les superbes dunes de Merzouga! Comment va votre monture ? je vois qu’elle a bien su vous conduire sur des pistes pas si évidentes. Super! Nous, nous sommes sur notre futur voyage en Irlande et Ecosse. Début mai ce sera de nouveau la route avec notre « Valoin ».
Plein de gros bisous et à tout bientôt.
Suis partante pour un thé sur un toit….Faut que j’y aille au Maroc!!!! Bizbizbiz les filles! Bon, les parents aussi!