À peine arrivés au Maroc, nous retrouvons les sensations de nos voyages précédents. Pour les filles, c’est la découverte, puisque Kika avait 18 mois lors de notre dernière visite. Elles sont conquises et se sentent « comme à la maison » !
Nous aimerions être à FÈS dans deux jours pour passer Noël dans cette ville que nous aimons bien. Nous ne visitons donc pas le nord du pays pour l’instant, et prenons l’autoroute vers le sud. Mais pas question de plonger les filles dans la médina de FÈS, qui grouille de monde, sans un avant-goût de la vie marocaine. Alors nous visitons la belle et tranquille LARACHE. Nous bifurquons ensuite vers l’est, passons la nuit à KSAR-EL-KEBIR, avant de rejoindre Fès le lendemain.
Route TANGER-LARACHE
Nous sommes jeudi 21 décembre 2017, nous traversons des paysages vallonnés, verts, et très cultivés. Des champs d’oliviers, et beaucoup d’autres labourés ou tout justes semés. Ça grouille de vie partout, aussi bien en campagne qu’en ville, les gens qui vont et viennent, à pied, en charrette, sur le dos d’un mulet, au guidon d’une bruyante mobylette, ou encore au volant d’un vieux camion surchargé de foin, de bétail, de gens, ou des 3 à la fois… ! Tiens, des dromadaires près d’une rivière !
C’est fou qu’à peine 1h30 de bateau nous catapultent dans un autre monde. Nous sommes pourtant tellement proches de l’Espagne, du Portugal, de l’Europe !
Quelques bosses sur l’autoroute font sauter le fourgon… Les marocains nous parlent, nous sourient ou nous font signe, le contact est facile et inévitable, nous retrouvons le Maroc !
La tranquille LARACHE
Premier arrêt au supermarché Marjane à Larache pour acheter une carte SIM et des recharges MAROC TELECOM. Je propose aux filles d’accompagner Niko pour qu’elles voient qu’ici, on ne fait pas ses courses de façon anonyme comme ailleurs. Et ça n’a pas loupé ! Le vendeur raconte sa vie, ses enfants, fait calculer à Annika la monnaie qu’il doit rendre, interroge les filles sur leur âge, leur prénoms… Les filles s’amusent à lui répondre, puis il fait un gros bisou aux minettes pour leur dire au revoir, comme si elles allaient lui manquer !
Nous roulons ensuite vers le centre-ville, ralentissons au niveau d’un parking surveillé et dès que nous mettons le clignotant, le gardien se précipite pour nous indiquer la meilleure place.
Nous parcourons les anciennes ruelles, blanches et bleues, étroites, sinueuses, pentues … Dommage qu’il soit impossible de capturer les odeurs en photo ! Épices, cèdre, tajines, pain, poussière, chats… Et les sons : les enfants qui sortent de l’école en courant, le claquement de leurs pas dans les ruelles, l’artisan qui martèle quelque part derrière une porte, les gens qui s’interpellent et discutent d’une boutique à l’autre…
Annika s’arrête tout-à-coup, inspire profondément et sourit « Je me sens chez moi ici ! ». Mila, qui d’ordinaire n’aime pas spécialement visiter les villes, décrète qu’elle veut TOUT voir ! Les deux minettes sont tout excitées, elles retrouvent des ambiances et une vie qui leur rappellent Mayotte, mais aussi l’Asie.
Au souk, les filles découvrent le nombre impressionnant de chats, les boutiques diverses et variées, les galettes mille-trous. Comme à Mayotte, elles retrouvent l’animation des ruelles, les enfants partout, les mosquées et les appels à la prière, les doukas (petites échoppes aux mêmes portes métalliques), les poules qui se promènent, les véhicules surchargés, un charmant bordel ambiant que nous aimons beaucoup…
Nous achetons des pains ronds et quelques sucreries, puis découvrons le marché au poisson en bord de mer. Nous pique-niquons un peu plus loin, près du port et montrons aux minettes qu’il y a toujours quelque chose à observer dans les lieux vivants, comme ici : deux pêcheurs qui tentent de libérer un chat empêtré dans un filet, un autre qui pagaie avec un minuscule bout de planche pour rejoindre la rive…
Nous rejoignons la place de la Libération et le quartier plus moderne pour changer nos euros en dirhams, avant de retourner au camion avec nos filles qui ont le sourire aux lèvres.
Bivouac au lac de l’OUED EL MAKHAZINE, près de KSAR-EL-KEBIR
En quittant LARACHE, la nationale 1 nous mène par une région très agricole vers KSAR-EL-KEBIR. Dans les villes et villages, pas de cocotiers, mais des palmiers, et des maisons aux toits-terrasse avec les fers à béton qui dépassent, comme à Mayotte ! Tiens, les mobylettes 3 roues à plateau que nous croisons partout et qui transportent absolument tout, y feraient fureur …
Nous quittons les grands axes et bifurquons vers le lac de l’OUED EL MAKHAZINE. Nous le longeons par une toute petite route côté sud, en serpentant entre les champs et les collines. En ce milieu d’après-midi, de nombreux agriculteurs s’affairent à terminer leurs travaux des champs avec les ânes ou mulets, ou suivent la route pour rentrer au village. Nous prenons en stop un monsieur qui marchait ainsi avec sa lourde houe.
Nous revenons un peu sur nos pas, trouvons un bivouac, un peu trop près de la route mais sympathique, et préparons un thé pour le goûter. Et qui voyons-nous revenir ? Notre petit monsieur qui repart dans l’autre sens, toujours avec sa lourde houe … Nous comprenons qu’il nous conseille d’aller dormir ailleurs, mais où ? Nous avalons notre thé et rattrapons le monsieur, le reprenons en stop dans l’autre sens et finissons par comprendre qu’il vaut mieux dormir un peu plus bas, près du barrage, où un gardien nous accueillera.
C’est à 2 pas d’ici, alors nous nous y rendons et garons le camion en bord de l’oued. Niko passe dire bonjour au gardien, qui ne parle pas plus français que notre auto-stoppeur, mais nous accueille avec le sourire et nous confirme que nous pouvons dormir ici sans problème. Sur la rive d’en face, des femmes et des enfants remplissent des réservoirs d’eau et les chargent sur des ânes.
Et maintenant, ouf, un repos bien mérité après cette journée qui a démarré en Espagne à 4h30 ce matin ! Pendant le dîner, nous entendons des grenouilles, des chiens et des grillons …
Le lendemain, vendredi 22 décembre 2017, nous nous réveillons tranquillement pendant que du monde s’affaire déjà au bord de l’oued en compagnie d’oiseaux blancs. Une partie de frisbee et de ballon avec les filles et nous reprenons la route!
Pique-nique dans les gorges au nord de MOULAY-IDRISS
La route vers SIDI-KACEM nous mène à travers la plaine fertile et peuplée de l’oued Sebou.
Nous revoyons les cigognes qui nous survolent. Devant nous six passagers dans une petite voiture cinq places, c’est une auto-école !
Nous prenons une toute petite route vers MOULAY-IDRISS où nous pique-niquons à l’entrée des gorges, avec une jolie vue sur la vallée, la plaine et les champs d’oliviers. Le joli petit village au creux des grottes est étonnant ! Les filles trouvent un trésor caché par papa, des mini Père-Noël en chocolat !
Nous continuons la petite route sinueuse jusqu’à MOULAY-IDRISS, puis rattrapons la nationale vers Fès.
Nous longeons un joli lac bordé de dunes rocheuses et désertiques qui prennent de belles couleurs avec le soleil rasant du soir. Sur le bord de route, vente de tajines, cucurbitacées, grenades, oranges, olives, fraises (oui, en décembre)… Nous suivons et doublons courageusement des camions qui débordent de bottes de paille en équilibre précaire et en porte-à-faux, tenues pas des cordelettes que même Mila jugea bien fines !
La nuit tombe, nous arrivons dans les lumières de Fès….
coucou les p’tits loups, comme on est content de vous lire ! on voit que votre route continue d’être belle et remplie de super rencontres. Et avec le soleil pendant que nous, sommes sous la pluie et la neige !!!! Il y a bien longtemps que nous avons été au Maroc mais je pense qu’il n’y a pas eu trop de changement. Mais en regardant tes photos Stef, on « sent »dans les ruelles, la bonne odeur des épices !!! merci !!! Plein de gros bisous à tous les 4 et à la prochaine.
Bonjour Betty,
Nous prenons enfin le temps de te répondre. Nous découvrons chaque fois tes messages avec beaucoup de bonheur. On peut dire que tu fais partie de nos lecteurs les plus fidèles ! Nous apprécions d’autant plus tes commentaires que nous savons que vous comprenez, toi et Jean Marc, parfaitement ce que nous vivons ! Cette vie de nomade en totale liberté, sans autres programmes ni contraintes, que ceux que nous voulons bien nous donner !
Cela fait plus de 6 mois que nous voyageons ainsi, que le temps passe vite, que de contrastes, que de beaux moment partagés avec nos minettes !!
Nous arrivons à bivouaquer chaque nuit en pleine nature. Au Maroc bien sûr, mais aussi dans les pays plus peuplés et urbanisés comme le Portugal et l’Espagne.
Le Maroc est magnifique, une autre planète, alors qu’il faut à peine plus d’une heure pour traverser en bateau. Nous connaissions bien la région de Fès, mais nous découvrons des endroits réellement magnifiques comme le Haut Atlas, le désert…
Nous avons effectivement pensé à toi pendant nos nombreuses randonnées dans les dunes. Nous sommes restés longtemps autour de l’erg Chebbi, nous n’arrivions plus à partir tant ces dunes sont envoûtantes ! Et puis nous y avions trouvé 2 bivouacs « les pieds dans le sable », seuls au monde, tellement tranquille. Les filles avaient pris l’habitude de jouer dans les dunes tous les jours.
Nous avons fait la classique mais superbe rando en dromadaire avec nuit dans le désert, mais nous avons aussi et surtout sillonné les dunes seuls, pieds nus, dans tous les sens, et admiré les levers et couchers de soleil autant de fois que nous avons pu le faire… mais aussi admiré les étoiles, couchés dans le sable à côté du feu de camp ! Inoubliable !
Nous espérons que tout va pour le mieux pour vous aussi et que vos prochains voyages se profilent à l’horizon !
Des bises de nous 4 et à très bientôt !