L’Erg Snigui, quand un désert en cache un autre // Maroc

Après notre balade en dromadaire dans les dunes de l’Erg Chebbi, nous partons à la découverte d’un autre erg nommé Snigui, plus petit et très peu fréquenté, car moins connu. Tranquille, oui, quoi que…

L’aventure à portée de roues !

Nous prenons donc la route vers le sud, en direction de TAOUZ, sur quelques dizaines de kilomètres, avant de bifurquer à gauche vers le « Bivouac Snigui ». Quelques kilomètres de piste et nous arrivons face aux dunes qui sont vraiment très jolies, bordées de petits buissons verts et de quelques palmiers. Parfait, voila un bivouac qui s’annonce bien !

Niko s’imagine déjà garé au pied de la dune, les roues dans le sable… et ses désirs deviennent bientôt réalité lorsque les 2 roues avant s’enfoncent subitement dans la farine ! Oups, nous sommes bel et bien ensablés, et pas qu’un peu !!! C’est qu’en surface, le sol est caillouteux et dur. En marchant dessus, il n’y parait rien…  Mais sous une fine couche, c’est du sable mou, de la vraie farine !

Pelle, cric et sueur !

Après notre belle rando en dromadaire dans les dunes et le gros petit-déjeuner, nous restons zen, même si c’est l’heure du déjeuner… On sort la pelle, le cric, on retrousse les manches, on ramasse de grosses pierres plates et des pieux en bois. Puis on creuse, on soulève les 3,5T du fourgon avec le cric, on cale des cailloux et des pieux sous les roues et on croise les doigts ! Ça marche, on recule… Aarghh, on s’ensable à nouveau !

« Les filles continuez à jouer tranquillement dans les dunes, papa et maman n’ont pas fini de faire des trous dans le sable ! »

Puis les minettes se préparent des tartines de kiri (il est presque 14h) pendant que l’on répète notre petit manège encore 3 fois. Mais le terrain est légèrement en pente, pas dans le bon sens, et on finit par abdiquer 30 mètres plus loin. Les plaques de désensablement des camping-caristes allemands, qui viennent d’arriver, n’y feront rien. Le sable est tellement mou qu’elles passent complètement sous les roues pour ressortir devant, sans que le fourgon n’ait bougé d’un centimètre !

Tonton à la rescousse

Alors nous appelons Tonton Hmad à la rescousse (le prestataire de notre rando en dromadaire) et une demi-heure plus tard, il arrive avec son 4×4, un acolyte, quatre solides plaques de désensablement et une longue corde. En deux temps, trois mouvements, (et quand même quelques gouttes de sueur), nous sommes tirés d’affaire !

Tonton, en tant qu’ancien chamelier, connaît bien les dunes et nous montre qu’à quelques mètres seulement, il est possible de rouler sans s’ensabler ! Nous bivouaquerons ici !

« Comment peut-on te remercier Tonton ? » « Comme ça », nous répond-t-il en nous serrant la main !

Alors nous lui proposons de venir dîner dans son auberge le lendemain, un excellent couscous ! Marché conclu ! Puis plus tard, nous goûterons aussi à l’excellente pizza berbère de sa femme… Un régal !

Bivouac et randos dans les dunes de l’erg Snigui

Plus petit que l’erg Chebbi, l’erg Snigui nous plaît beaucoup aussi, parce qu’on y est très tranquille et les environs sont différents, avec des dunes de pierres autour et quelques montagnes rocheuses au loin. Nous passerons une journée coincés dans le camion par une tempête de sable, mais ferons de belles randos, avec vue jusqu’en Algérie !

Ici aussi le bivouac est super tranquille, au pied du désert. Chaque nuit, le ciel est de toute beauté, rempli d’étoiles, et nous profitons du lieu en compagnie de quelques dromadaires qui se nourrissent dans le coin. Nous renouvelons  aussi l’expérience du feu de camp dans les dunes qui est à chaque fois un moment magique.

La musique des Gnawas…

Entre les deux ergs se trouve le village de KHAMLIA, où vivent des gnaouas ou gnawas, musiciens descendants des esclaves. On peut aller les écouter dans les maisons de deux associations (Pigeons des sables ou le groupe Gnawa Bambara) en prenant un petit thé. Après les années passées à la Réunion et à Mayotte, ces rythmes africains nous parlent, le maloya n’est pas loin !